Arequipa, ville blanche...

2 janvier 2022

Episode précédent : Nord du Chili. Salar de Surire et exploitation minière

De retour au Pérou, après un mois en Bolivie et un court passage au Chili, nous effectuons le trajet entre Tacna et Arequipa en bus. L’itinéraire traverse des paysages désertiques, où sable, roches et cailloux s’étendent à perte de vue, avant de gagner progressivement de l’altitude. Après six heures de route, nous arrivons à la gare routière d’Arequipa, la « ville blanche ».

La cité est surnommée ainsi car les bâtiments du centre historique ont été construits, à l’époque coloniale, en pierres volcaniques blanches. Située à 2300 mètres d’altitude, Arequipa est dominée par les silhouettes des volcans Misti, Pichu Pichu et Chachani, ce dernier s’élevant au-dessus de 6000 mètres.  

Il est possible de gravir ces sommets, qui doivent offrir une vue extraordinaire sur l’altiplano du sud du Pérou. Pour notre part, après les ascensions du Licancabur et de l’Acotango en Bolivie et notre long périple dans les Andes, nous sommes moins motivés à l’idée d’effectuer un tel effort. Les prix pratiqués, élevés par rapport aux standards du pays et la difficulté à trouver d’autres personnes pour former un groupe ont eu raison de nos dernières onces de motivation. Nous nous contenterons de découvrir Arequipa, puis d’aller randonner dans le canyon de Colca.

Nous resterons deux jours dans la ville d’Arequipa, puis une journée supplémentaire, de retour du canyon de Colca. 

La ville, parsemée de très belles constructions coloniales, jouit d’un perpétuel climat printanier. Du Soleil tout au long de l’année, des températures agréables, de bons restaurants, de nombreux bâtiments historiques, dont le somptueux couvent de Santa Catalina, tout est réuni pour retenir les visiteurs !

Une nouvelle fois, comme dans la ville de Sucre, le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, se parcourt aisément à pied. Nous prenons une chambre dans l’hôtel “Hostal Lider Inn”, situé calle Consuelo, à quelques minutes de marche de la place principale.

Nous passerons également la dernière nuit à l’hôtel “Misti Wasi”, moins rustique, plus cher et plus impersonnel que le premier. 

Parmi les restaurants à signaler, mentionnons deux crêperies (peu fréquentes dans les Andes), Crepisimo et la Petite Française, installées dans la même rue, “calle Santa Catalina” et un petit café social, Rayo del Sol.

La première est située dans l’enceinte de l’Alliance française, où sont régulièrement organisés des expositions, des spectacles et des projections de films et qui accueille également une bibliothèque, ainsi qu’une (petite) librairie vendant des ouvrages en français.

La seconde est parfaite pour manger une crêpe (jambon-fromage ou nutella !) sur le pouce, à emporter ou sur une des quelques tables disposées à l’intérieur.

Enfin, le café Rayo del Sol (ouvert du lundi au vendredi de 7h30 à 12h30), situé 205 calle Sucre, propose des viennoiseries typiquement françaises, croissants, pains au chocolat… Les recettes permettent de financer une crèche et une école qui accueillent des enfants pauvres du bidonville d’Alto Cayma.

Le centre historique d’Arequipa s’étend autour d’une magnifique place d’armes. Nous avons adoré déambuler dans les rues, pavées pour certaines, peu touristiques, même si le nombre de boutiques de souvenirs laisse penser que la fréquentation de la ville est sûrement plus forte à certaines périodes. 

La place d’armes constitue le cœur de la ville et de la vie locale. Ombragée par de hauts palmiers, elle est arpentée par de nombreux vendeurs de glaces et de churros et fréquentée par toutes les classes d’âge. Extrêmement animée, elle est également le théâtre de nombreuses manifestations, défilés et fêtes.

Bordée par la cathédrale, au nord, et encadrée sur ses trois autres côtés par une double rangée d’arcades, son charme est indéniable. 

Les édifices historiques, dont les plus anciens datent de l’époque coloniale espagnole du 16ème siècle et les plus récents ont été rebâtis au 19ème siècle après avoir été détruits par plusieurs tremblements de terre, forment un ensemble homogène.

Ils sont construits avec la même roche volcanique blanche (appelée sillar), extraite de carrières de la région et scintillent au Soleil. 

Quel bonheur de déambuler dans le centre, en parcourant les rues, poussant de lourdes portes en bois et fer forgé et nous aventurant dans les cours. Plusieurs banques et établissements publics, accessibles aux visiteurs, sont installés dans ces magnifiques bâtiments.

Parmi les bâtiments historiques remarquables, les édifices religieux sont légion. Cathédrale, églises édifiées aux 16ème et 17ème siècles, San Augustin, de la Compagnie de Jesus, La Merced, San Francisco, Santo Domingo, monastères Santa Teresa et de la Recoleta...

Certains portails, façades, piliers constituent des merveilles de l’art baroque métissé, où les coquilles Saint Jacques sculptées côtoient les pumas et les grappes de raisin se confondent avec des épis de maïs.

Les édifices laïcs ne manquent pas non plus.

Les grandes familles coloniales ont bâti, aux 17ème et 18ème siècles, de somptueuses demeures en pierre de taille où les façades sculptées dissimulent de vastes patios intérieurs. 