Nous nous installons pour quelques nuits à Cuzco dans l’hôtel Sion (rue Suecia). Il s’agit d’un hébergement plutôt destiné aux locaux, confort rudimentaire, pas de charme, pas de fenêtres dans les chambres… Mais l’intérieur est propre, les douches sont chaudes et il est situé à 50 mètres de la place principale, tout ça à un prix imbattable !
Après une semaine de randonnée autour de l’Ausangate (article précédent : Trek de l'Ausangate), nos corps sont fatigués. Nous avons du mal à nous motiver pour explorer les alentours de Cuzco. Nous avions repéré quelques sites archéologiques à l'écart des circuits touristiques, Huchuy Qosqo par exemple qui s'atteint après quelques heures de marche, mais nous abandonnons l'idée. Nous visiterons les "classiques" de la région, Pisac, Ollantaytambo, Chinchero.
Une nuit et une matinée de repos nous requinquent un peu. Un taxi nous emmène au site archéologique de Saqsaywaman (à prononcer comme "sexy woman"!), situé sur une colline à proximité.
Nous achetons le ticket touristique appelé "boleto touristico". Il permet de visiter de nombreux sites à Cuzco et dans les environs (la vallée Sacrée). De toute façon il n'y a pas le choix, il est impossible d'acheter les entrées individuellement pour chaque site.
Saqsaywaman est un immense complexe architectural à vocation défensive construit par les Incas au 15ème siècle. La forteresse est constituée de trois remparts parallèles disposés en zigzag. Certains blocs de pierre qui composent l'enceinte font près de 200 tonnes !
Les blocs sont imbriqués les uns aux autres avec une telle précision qu'une feuille de papier ne passe pas dans les interstices. Après leur victoire sur l'empire inca, les espagnols ont utilisé une partie des pierres du complexe pour bâtir de nouveaux monuments. Les murs d'enceinte, déjà impressionnants actuellement, étaient plus hauts à l'époque !
Le lieu est très touristique, de nombreux groupes déambulent au milieu des bâtiments religieux, réservés à la garnison ou abritant les dépôts de nourriture. Nous prenons notre temps pour explorer le site. La vue sur la ville de Cuzco et les collines environnantes y est magnifique. Puis nous descendons (à pied cette fois !) vers la place principale.
Le lendemain, nous prenons (dans la rue Puputi) un minibus collectif en direction de Pisac. Une heure de trajet au milieu des eucalyptus et de collines couvertes d'anciennes cultures en terrasse. La route serpente, longe quelques sites archéologiques et traverse des villages.
Nous arrivons en vue de Pisac, porte d'entrée de la Vallée Sacrée. Cette dernière s'étend le long de la rivière Urubamba jusqu'à Ollantaytambo. Il s'agit du berceau de la culture et de l'empire Inca. Perchée à 2800 mètres d'altitude, la vallée est propice aux cultures, climat bien moins rude que sur les hauts plateaux andins, ensoleillement conséquent, de l'eau à profusion. Les hautes parois rocheuses qui bordent la vallée forment des murailles naturelles. Les Incas ont d'ailleurs établi sur les flancs de ces dernières leurs sites religieux, de défense et de stockage de nourriture.
Aujourd'hui encore le fond de la vallée est couvert de champs et surfaces agricoles. D'innombrables vestiges archéologiques s'égrènent tout autour.
Le minibus nous dépose à l'entrée du village Pisac, à proximité du pont qui traverse la rivière Urubamba. A peine arrivés de l'autre côté, nous sommes assaillis par les chauffeurs de taxis qui proposent de nous emmener à l'entrée du site archéologique. Une rapide négociation et nous partons.
Il n'est pas encore 9 heures, mais les premiers bus touristiques arrivent sur le site. Nous sommes surpris, et inquiets, de voir autant de monde....
A l'époque Inca, le site de Pisac avait trois fonctions principales, militaire, religieuse et agricole.
Un premier ensemble de bâtiments, destinés aux agriculteurs, apparait rapidement, puis de majestueuses cultures en terrasse. Elles couvrent les flancs de la montagne jusque dans la vallée, 400 mètres plus bas. Au-dessus, s'élève une crête rocheuse sur laquelle d'autres constructions sont visibles.
Lorsque nous les atteignons, les touristes sont déjà beaucoup moins nombreux ! La plupart des groupes restent une heure sur place et visitent uniquement une petite partie du site.
Des escaliers taillés dans la pierre permettent d'atteindre la forteresse, bâtie au sommet. Nous traversons la crête, en empruntant de nouvelles marches raides, puis un tunnel creusé dans la roche. Sous nos pieds, s'étend le quartier religieux de Pisac et, en contrebas, le village actuel.
Nous descendons maintenant vers le temple du Soleil. Il n'y a plus personne, nous avons le site pour nous seuls ! Nous en explorons les moindres recoins.
Quelques gouttes de pluie se mettent à tomber. Nous poursuivons la descente à travers de nouvelles terrasses agricoles et arrivons sur la place principale de Pisac.
Il est temps de déjeuner, cette balade nous a ouvert l'appétit. Un café attire notre attention, le "Bon appétit café Paris" , situé avenue Federico Zamalloa. Au menu, pizza, tartelette au fraises et religieuse au chocolat. On recommande !
Nous parcourons ensuite la vallée Sacrée. Un premier minibus jusqu'à Calca, puis un second pour atteindre Urubamba, ensuite un dernier pour rejoindre Chinchero.
A la sortie d'Urubamba la route s'élève rapidement. Nous quittons la Vallée Sacrée. Quelques virages en lacet. Des sommets enneigés apparaissent dans le lointain. Nous atteignons un gigantesque plateau d'altitude à la végétation rase. Il est parsemé de nombreux champs, probablement des cultures de pommes de terre, qui s'étendent autour de petits villages. Rien ne semble avoir changé depuis plusieurs siècles.
Chinchero, 3800 mètres d'altitude. Nous descendons du minibus qui poursuit sa route vers Cuzco. Le lieu est réputé pour son artisanat, en particulier pour la fabrication de textile traditionnel. Les ateliers de tissage sont installés partout dans le village. Nous entrons au hasard dans l'un d'eux, avant de poursuivre la visite. Les rues pavées et les maisons aux murs peints en blanc apportent beaucoup de charme à l'endroit. Un important site Inca, marqué par des centaines de murets et des dizaines de terrasses, est établi à flanc de colline.
A son sommet, une église de type coloniale a été construite au début du 17ème siècle sur les ruines d'un palais inca.
Nous terminons par la visite du marché (mardi, jeudi, dimanche) où les stands destinés aux touristes (les textiles sont néanmoins en grande partie fabriqués localement et de très bonne qualité) côtoient des produits vendus aux locaux, fruits et légumes, pommes de terre...
C'est la fin d'après-midi, il est temps de rentrer. Nous hélons, au bord de la rue principale, un minibus qui se dirige vers Cuzco.
Le lendemain nous partons vers Ollantaytambo, à une heure et demi de route. Il s'agissait d'un des plus importants villages de l'empire Inca. Le site est bâti au pied d'imposantes parois rocheuses et se trouve à la jonction de trois vallées, une menant en Amazonie, une autre vers le Machu Picchu, la dernière étant la Vallée Sacrée. Le village a conservé son tracé Inca et les soubassements de nombreuses maisons datent de cette époque.
Une forteresse s'élève sur les flancs de la montagne grâce à d'impressionnantes et raides terrasses. La partie supérieure est occupée par les résidences des Incas de classe supérieure et un bâtiment religieux inachevé, le temple du Soleil. Les murs de ce dernier consistent en un assemblage de blocs de pierre rouge de plus de 3 mètres de haut pesant 60 tonnes !
Nous déambulons dans ce lieu très touristique avant de redescendre dans le village. Nous le traversons et nous dirigeons vers un autre site, le Pinkuylluna. Sur la paroi en face de la forteresse, des entrepôts agricoles sont accrochés à flanc de montagne. Ils permettaient de conserver les récoltes en les gardant hors de portée des ennemis potentiels. Une bonne vingtaine de minutes de marche permet d'atteindre les bâtiments.
Nous déjeunons dans un des nombreux restaurants d'Ollantaytambo. Nous sommes fatigués et n'avons pas envie de visiter d'autres endroits au milieu de hordes de touristes, nous rentrons à Cuzco. Tant pis pour les terrasses concentriques de Moray et les salines de Maras. Ces dernières sont devenues si fréquentées qu'il n'est plus possible de s'y promener; la "visite" consiste à faire la queue pour prendre une photographie du lieu...
Cela fait près d'un mois et demi que nous avons commencé notre périple, nous avons presque terminé la lecture des livres emportés. Nous parcourons Cuzco à la recherche de romans en français. L'alliance française a bien une minuscule librairie, mais les ouvrages proposés (des livres scolaires et quelques romans classiques) ne nous intéressent pas. Nous tentons auprès d'une librairie internationale, ce n'est pas concluant, et abandonnons l'idée !
Notre séjour à Cuzco s'achève. Le jour suivant, nous poursuivrons notre périple en direction du lac Titicaca.
Informations utiles !
Hôtel Sion (Cuzco) chambre matrimoniale : 50 soles
Taxi centre-ville/Saqsaywaman : 8 soles
Boleto turistico : 130 soles
Minibus Cuzco-Pisac : 10 soles par personne
Taxi Pisac (centre ville - entrée du site) : 25 soles
Minibus Pisac-Calca : 2 soles par personne
Minibus Calca-Urubamba : 2 soles par personne
Minibus Urubamba-Chinchero : 6 soles par personne
Minibus Chinchero-Cuzco : 5 soles par personne
Minibus Cuzco-Ollantaytambo : 10 soles par personne (idem au retour)
Pascale