Quatrième étape du trek de l"Ausangate. Pour lire le troisième épisode, c'est par ici : Trek de l'Ausangate. Col, lac chocolat et des centaines d'alpagas
5h30, réveil. Surprise, Basilo est toujours présent. Finalement il nous accompagne jusqu’au déjeuner, puis il effectuera, à vive allure, le trajet jusqu’à Tinki afin de retrouver le groupe. Nous partons au petit matin, le soleil commence à illuminer les sommets enneigés.
Nous traversons le village encore endormi et grimpons dans la montagne, hors des sentiers battus. En nous élevant le panorama se dévoile progressivement. La vue porte jusqu’au Salkantay, à 150 kilomètres. Nous marchons droit devant nous sur une colline pelée. Aucune végétation ne vient entraver notre marche.
Nous atteignons un col puis redescendons de l’autre côté. Nous arrivons au fond d’une vallée parsemée de quelques habitations et cercles de pierre où les éleveurs rassemblent leurs bêtes. Des alpagas broutent l’herbe au bord d’une rivière. Nous poursuivons dans une vallée plus petite qui s’élève doucement.
Trois heures après le départ nous arrivons en vue de la tente mess, déjà montée par Luis et Basilo. Nous déjeunons, il est 10h30 !
Cette fois les adieux avec Basilo sont définitifs. Nous le regardons s’éloigner avec ses deux mules.
Nous repartons, il reste 3 heures de marche avant de rejoindre le lieu de campement du soir. Nous longeons la laguna Armaccocha, formée par la fonte du glacier accroché à la montagne qui s’élève au second plan. Nous poursuivons au-dessus du lac, avant d’atteindre un plateau.
Le vent nous frappe de plein fouet. Alors que, jusqu’à présent, nous étions protégés par le relief, la vaste étendue plane devant nous est balayée par de violentes rafales. Nous progressons avec difficulté. Pour une fois nous marchons en compagnie du muletier et de ses mules, il est bien moins rapide que Basilo.
Notre guide nous fait signe de regarder vers la droite. Une vigogne est présente à bonne distance.
Nous poursuivons et arrivons devant une profonde dépression. En contrebas, un lac révèle d’extraordinaires eaux bleu turquoise.
Il s’agit de la laguna Singrenacocha. La descente s’effectue en zigzaguant sur un sentier étroit et pentu. Le sol, sablonneux, est glissant. Nous prenons notre temps, il serait fâcheux de se faire mal, nous sommes à plusieurs heures de marche du premier village !
Les mules ne sont pas du même avis et dégringolent la pente à toute allure, chacune de son côté. Luis et Herbert sont obligés de leur courir après, nous les retrouverons sur le lieu de bivouac.
Nous atteignons la rive ; le lac, qui s’étend tout en longueur, se dévoile dans son intégralité.
Sur la droite des montagnes sans végétation s’élèvent, abruptes. Leurs sommets sont couverts de modestes glaciers dont l’issue funeste ne fait malheureusement aucun doute. Le lac est alimenté par leur inexorable fonte.
A gauche le relief est plus doux, des collines encadrent le lac.
Devant, une ferme semble inhabitée.
Nous longeons la rive sur une courte distance.
Nos guides ont déchargé les mules et essayent d’installer la tente mess en bordure du lac. Nous les aidons et allons chercher des pierres à proximité - heureusement cela ne manque pas – pour maintenir la toile.
Nous devons rapidement nous rendre à l’évidence. Le cadre est idyllique mais le vent souffle avec violence depuis la rive opposée. Nous n’arriverons jamais à monter la tente à cet endroit.
Nous explorons les alentours à la recherche d’un endroit protégé et découvrons un enclos de pierre. Haut d’un mètre cinquante et bâti pour rassembler les animaux, il fera parfaitement l’affaire !
Nous installons le campement, coupés du vent. Avant de nous balader dans les environs, pour profiter du paysage et prendre des photos.
Petit à petit le Soleil décline et passe derrière les montagnes. Le lac, plongé dans l’ombre, perd sa couleur turquoise. Le vent s’est maintenant calmé.
Lorsque les plus hauts sommets sont à leur tour plongés dans l’obscurité, il est temps de diner. Puis de se coucher.
Le lendemain matin, nous attaquons notre dernière (demi) journée de trek. Au programme, 3 heures de marche sur un terrain plat et facile.
Quand nous sortons la tête de la tente, le lac est couvert par la brume. L’ambiance est assez irréelle. Tout est calme, aucun bruit ne vient troubler le silence.
Le Soleil se lève, dissipe le brouillard et illumine le lac. Ce dernier prend à nouveau une couleur extraordinaire.
Le petit déjeuner est frugal. La bonbonne de gaz est vide ! Heureusement notre cuisinier a eu le temps de faire chauffer de l'eau et cuire une omelette.
Quelques instants après notre départ, un troupeau de vaches et taureaux sauvages nous coupe le chemin. Nous patientons à bonne distance, en attendant qu’ils s’éloignent.
Nous longeons le lac dans son intégralité. De longues minutes de marche au milieu des rochers et des touffes d’ichu, au bord des eaux turquoise.
Parvenus au bout du lac, nous l’admirons une dernière fois, avant de poursuivre notre chemin en suivant les méandres du torrent qui s’en écoule.
Nous arrivons à un petit hameau, quelques maisons occupées par des éleveurs de lamas, où nous devrions trouver un pont afin de traverser le cours d’eau. Nous suivons les rives de ce dernier sur plusieurs centaines de mètres mais ne voyons aucune passerelle pour traverser. Il nous faut malgré tout passer de l’autre côté…
Nous revenons sur nos pas. En aval le torrent devient impétueux, le flot est impressionnant. En amont l’eau est plus calme mais s’étend sur une grande largeur.
Pas le choix, nous enlevons nos chaussures et entamons la traversée. Instantanément nos orteils sont glacés par cette eau dont la température est à peine positive. Les cailloux au fond agressent la plante de nos pieds. Mais nous parvenons de l’autre côté. Nous apprendrons par la suite que le pont a été emporté par d’importantes crues, survenues quelques mois auparavant.
Encore quelques efforts et nous rejoignons la voie Interocéanique, qui mène vers Tinki puis Cuzco d’un côté et vers l’Amazonie dans l’autre direction. Alejandro nous attend avec sa voiture. Nous quittons le muletier, qui rentre à pied avec ses bêtes.
Quelques kilomètres de route et nous atteignons Tinki, une semaine après avoir quitté la localité. Les adieux sont définitifs avec Alejandro et Herbert.
Nous sommes exténués mais heureux d’avoir accompli ce magnifique trek. Le retour sur Terre s’annonce difficile ! Nous achetons le déjeuner auprès d’un des stands de la place principale, avant de monter dans le premier bus qui se dirige vers Cuzco.
Informations utiles !
Bus Tinki - Cuzco : 10 soles par personne
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