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CARNETS DE VOYAGE ET PHOTOGRAPHIES
3 mois dans la Cordillère des Andes, Islande, Alpes Françaises et Alpes Suisses

Ascension de l’Acotango. Notre premier 6000 !

26 novembre 2021

Episode précédent : Parc national de Sajama. Volcans, sources chaudes et villageois alcoolisés.


Retrouvez plus de photographies de Bolivie sur notre compte Instagram :


L’ascension du volcan Licancabur que nous avons effectuée il y a quelques jours nous a donné des idées (voir l'article Licancabur. Ascension éprouvante. Mais la plus belle vue de Bolivie.). Si nous tentions l’ascension d’un sommet à plus de 6000 mètres ! Plusieurs possibilités s’offrent à nous dans les environs de Sajama. 

Le sommet le plus technique, le Sajama, demande trois jours de marche, du matériel et des compétences d’alpinisme. 

Les volcans jumeaux, Pomerape et Parinocato peuvent se gravir à la journée, avec un départ en pleine nuit, en montant jusqu’à 5000 mètres d’altitude en véhicule tout terrain. Crampons, cordes et piolets semblent nécessaires pour parvenir au sommet.

L’Acotango, situé à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau vers le sud, dépasse les 6000 mètres d’altitude et est accessible sans matériel d’alpinisme, ni guide à condition d’être correctement acclimaté, habitué à marcher en (haute) montagne et de savoir se repérer ! Pour les moins expérimentés, plusieurs guides vivent dans le village de Sajama et sont heureux d’accompagner les courageux qui souhaitent gravir le sommet.

Nous réservons un véhicule tout terrain pour effectuer le trajet jusqu’au pied de la montagne le lendemain. Le départ est prévu à 5 heures.


Après une trop courte nuit et un solide petit-déjeuner, pris à l’hôtel Oasis où nous résidons depuis quelques jours, nous rencontrons notre chauffeur. Qui est une femme, ce qui peut surprendre dans un pays “macho” comme la Bolivie ! Il s’agit d’ailleurs de la première fois, en deux mois dans les Andes, que le véhicule dans lequel nous circulons n’est pas conduit par un homme. 

Une heure et demie de route à travers l’altiplano puis sur des pistes de montagne et Maria nous dépose au-dessus de 5200 mètres d’altitude. Elle nous attendra dans le véhicule pendant que nous tenterons de gravir l’Acotango.

6h30. Nous partons pour un peu plus de 800 mètres de dénivelé, sur de la roche et des graviers pendant la majeure partie de l'ascension, puis de la neige sur la pente sommitale. 

L’Acotango est le sommet le plus élevé d’un groupe de trois volcans situés à la frontière entre la Bolivie et le Chili. Il est encadré par le Humarata au nord et le Cerro Capurata au sud. 

Dès les premiers pas, nous sommes plongés dans une ambiance “volcanique”. Les roches aux alentours ont des teintes jaunâtres, liées aux émanations de souffre qui s’échappent du volcan. La pente est douce pendant la première heure, nous marchons entre des blocs rocheux (probablement projetés par une éruption) sur un mélange de sable et de petits graviers. 

Puis, nous débouchons au fond du cratère. Les parois de ce dernier sont écroulées du côté par lequel nous sommes arrivés et se dressent en arc-de-cercle face à nous.  


Nos meilleures photographies sont en vente dans la galerie d'art Blink Art :

Tirages photographiques


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Le point culminant de l’Acotango s’élève sur notre gauche, mais les parois sont bien trop raides pour tenter de le gravir au plus court. L’itinéraire à suivre emprunte une pente présentant moins de déclivité sur notre droite, puis longe les crêtes autour du sommet du cratère.  

Nous nous élevons rapidement dans un pierrier qui nous rappelle celui traversé pendant l'ascension du Licancabur. Des coulées de lave d’un noir sombre contrastent fortement avec les couleurs beige, ocre pâle, jaune de l’intérieur du cratère. 

300 ou 400 mètres de dénivelé plus tard, nous atteignons les crêtes qui surplombent le cratère volcanique. Nous les longerons jusqu’au sommet, qui s’élève en face de nous, de l’autre côté du trou béant. Derrière, les volcans Sajama, Parinacota et Pomerape émergent au-dessus de l’altiplano. Le temps, plutôt beau au réveil, se dégrade. Le ciel se voile rapidement.  

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Les sentiments ressentis sont indescriptibles. Nous marchons, seuls, sur un volcan qui culmine à plus de 6000 mètres d’altitude. Le paysage alentour est incroyablement beau. Nous avons l’impression d’avoir atterri sur une autre planète. 

Grâce à une bonne acclimatation, nous ne ressentons pas les effets néfastes de l’altitude. Pas de nausées ou de maux de tête pour venir gâcher ce moment. Seul notre souffle est, logiquement, court. A cette altitude, la pression en oxygène dans l’air est diminuée de 55 %. Cela signifie que nos poumons captent deux fois moins d’oxygène qu’au niveau de la mer.

Nous poursuivons sur quelques centaines de mètres et arrivons devant les premiers pénitents. De minces lames de neige et de glace durcie mesurant plusieurs dizaines de centimètres de haut qu'il nous faut traverser. Leur nom vient de leur ressemblance avec les chapeaux portés par les pénitents lors de la semaine sainte en Espagne ! 

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Une fois cet obstacle franchi, nous arrivons sur une surface composée de glace légèrement fondue. Des pénitents, bien moins impressionnants que les précédents, hérissent les crêtes jusqu’au sommet. Sur la droite, le volcan Guallatiri, en activité, laisse échapper des fumerolles qui s’élèvent vers le ciel.   

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Derrière nous, les volcans Parinacota, Pomerape et Sajama émergent au-dessus de l’altiplano. A leur pied, le lac Chungara s’étend à proximité du poste frontière entre la Bolivie et le Chili. 

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La pente se redresse, nos pieds glissent un peu. Les crampons ne sont pas obligatoires mais auraient été appréciables sur quelques dizaines de mètres. Si nous tombons, nous dévalerons les flancs du volcan jusqu’à son pied, côté chilien !

Un dernier effort et nous parvenons au sommet, 3h30 après avoir quitté notre véhicule. Pour la première fois de notre vie, nous sommes au-dessus de 6000 mètres d’altitude ! Moment plein d'émotions et de fierté.  

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La pente se redresse, nos pieds glissent un peu. Les crampons ne sont pas obligatoires mais auraient été appréciables sur quelques dizaines de mètres. Si nous tombons, nous dévalerons les flancs du volcan jusqu’à son pied, côté chilien !

Un dernier effort et nous parvenons au sommet, 3h30 après avoir quitté notre véhicule. Pour la première fois de notre vie, nous sommes au-dessus de 6000 mètres d’altitude ! Moment plein d'émotions et de fierté.  

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Tout autour des volcans qui approchent ou dépassent les 6000 mètres. Sajama côté bolivien. Guallatiri côté chilien. Le cône presque parfait du Parinacota, son voisin le Pomerape, Humarata, Capurata sur la frontière entre les deux pays. Tous sont couverts, pour quelques années encore (le réchauffement climatique a un effet catastrophique dans la région), d’une couche de neige et de glace qui brille sous les rayons lumineux. 

Dans le lointain, vers l’océan Pacifique, une mer de nuages couvre le paysage. Bien plus proche de nous, en contrebas, le cratère de l’Acotango révèle les teintes jaunes et ocre clair et les coulées de lave noire que nous apercevions d’en bas.  

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Après avoir pleinement profité du paysage, nous entamons la descente en suivant l’itinéraire emprunté pendant la montée. Nous suivons, une nouvelle fois, la crête enneigée qui longe le cirque volcanique, avant de parvenir à l’endroit où les pénitents se dressent au milieu du passage. Une fois cette portion franchie, nous dévalons, droit dans la pente, jusqu’au fond du cratère.

A cet endroit, les parois du volcan sont trop raides et le pierrier trop instable pour monter, mais le terrain est parfait pour une descente rapide ! 

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Parvenus au fond du cirque, nous suivons un petit ruisseau créé par la fonte de la glace et de la neige, progressons au milieu de grosses roches, traversons une zone où des effluves de soufre se font sentir et arrivons à notre point de départ. 1h30 de marche depuis le sommet.

Nous retournons Maria, notre conductrice, qui nous ramène à Sajama.

Il est temps de fêter cette ascension avec une bouteille de vin bolivien (vino tinto Aranjuez Terruno) acheté dans une épicerie du village. Compte tenu des conditions de conservation, il est plutôt bon (l'abus d’alcool est dangereux pour la santé !).

La suite du programme dépendra de l’évolution de la situation politique. Nous avons bien envie de tenter l’ascension du Parinacota dans les prochains jours. 

Le lendemain, les événements se précipitent. A peine levés, nous apprenons que des opposants au président sortant Evo Morales ont décidé de bloquer les frontières. Le poste de Tambo Quemado, à quelques kilomètres de Sajama, est occupé depuis la veille au soir. Aucun véhicule ne peut passer. Ailleurs dans le pays, les affrontements de la veille ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés. Les opposants à Morales envahissent médias et bâtiments publics, humilient les hommes politiques de son parti. Ses partisans répliquent en tentant de déloger violemment les manifestants et en débloquant par la force des ponts et des routes bloqués depuis plusieurs jours...

Nous n’hésitons pas longtemps et décidons de quitter le pays si cela est encore possible. Hors de question de rester au milieu d’affrontements qui pourraient dégénérer en guerre civile au vu de l’évolution de la situation. 

Nous ne savons pas si nous pourrons franchir, à pied, la frontière, mais espérons que les manifestants nous laisseront passer. 

Un véhicule du village nous dépose à proximité de Tambo Quemado, où tout est extrêmement calme ! La police a délogé les manifestants il y a quelques heures, ils ont quitté les lieux. Et, comme peu de monde a pris le risque de traverser la frontière aujourd’hui, il n’y a pas l'agitation habituelle ni les longues files de camions qui attendent leur tour pour passer au Chili.

Un coup de tampon sur le passeport et nous pouvons sortir de Bolivie. La ligne marquant la frontière officielle et le poste frontière chilien sont situés à quelques kilomètres de là. Un taxi, désœuvré en cette journée si particulière, qui effectue la navette entre les deux postes nous y emmène. 

Nous sommes soulagés d’avoir réussi à quitter la Bolivie si facilement ! Mais les règles administratives absurdes ne vont pas faciliter notre entrée sur le sol chilien…

En pénétrant, seuls voyageurs à l’horizon, dans le bâtiment des douanes, nous pensons qu’un rapide tamponnage de notre passeport nous permettra de poursuivre notre périple. Mais, la préposée des douanes nous informe qu’il est interdit de pénétrer sur le territoire chilien à pied ! Il faut impérativement être véhiculé. Voiture, bus, camion, peu importe, mais pas à pied… Ce qui serait un détail habituellement, il suffirait de monter dans n’importe quel véhicule traversant la frontière, prend une tournure inquiétante alors qu’aucun véhicule n’est dans les parages. 

Les bus qui effectuent la liaison entre La Paz et Arica et la plupart des camionneurs, qui traversent par centaines la frontière en temps normal, ont annulé leurs trajets du jour.

Les douanes chiliennes ne veulent pas en démordre, nous ne passerons pas la frontière. Situation cocasse où nous sommes entre deux pays, sortis de Bolivie, pas encore entrés au Chili, attendant un hypothétique véhicule…

Heureusement pour nous, après une longue attente, un camion fait son apparition ! Le chauffeur accepte avec plaisir de nous faire passer la frontière et de nous prendre en stop. Il complète le formulaire indiquant que nous voyageons ensemble (hilarant, alors que nous patientons depuis le milieu de matinée dans le poste frontière !), nos passeports reçoivent le précieux sésame, un coup de tampon, et nous sommes autorisés à entrer au Chili… 


Informations utiles:

Véhicule et conducteur pour l’Acotango : 900 bol.

Voiture Sajama - frontière Tambo Quemado : 80 bol.  


Episode précédent :
Parc national de Sajama. Volcans, sources chaudes et villageois alcoolisés.
Episode suivant : 
Nord du Chili. Salar de Surire et exploitation minière
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Ascension du volcan Acotango. Bolivie
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