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CARNETS DE VOYAGE ET PHOTOGRAPHIES
3 mois dans la Cordillère des Andes, Islande, Alpes Françaises et Alpes Suisses

Parc national de Sajama. Volcans, sources chaudes et villageois alcoolisés.

19 novembre 2021

Episode précédent : Sud Lipez. Des lacs colorés. Le salar d’Uyuni.

Réveil aux aurores. Nous trouvons sans difficulté (au terminal de Omnibuses de Oruro, situé calle 21 de enero) un transport en direction de Patacamaya. Deux heures de trajet sur une route rectiligne. Les nombreux panonceaux et les murs des maisons ornés de la tête d’Evo Morales ne trompent pas. La région est très majoritairement en faveur du président sortant. Peut-être est-ce la raison qui explique l’absence de blocages et de manifestations ?

La petite ville de Patacamaya s’est développée autour d’un important carrefour routier. Les deux principales routes de l’ouest de la Bolivie, celle reliant La Paz à la frontière argentine et celle menant au port d'Arica, sur la côte chilienne, se croisent dans cette petite localité poussiéreuse.

Notre chauffeur nous dépose, nous nous dirigeons vers la route qui conduit à la frontière avec le Chili et au parc de Sajama, notre prochaine étape. Les rues sont en pleine effervescence. L’endroit est déjà animé en temps normal, mais, qui plus est, nous sommes en pleine période de la Toussaint. Les habitants achètent fleurs, bonbons, fruits, biscuits pour décorer les tombes. La célébration débute pendant la journée du 1er novembre, mais les visites dans les cimetières ont majoritairement lieu le lendemain.

Un minibus s’arrête à notre hauteur, le conducteur nous demande si nous souhaitons nous rendre à Sajama ! Comment a-t-il deviné ? Probablement car il s’agit de la seule raison valable pour des gringos de s’arrêter à Patacamaya ! A la sortie de la ville, des locaux embarquent dans le véhicule. Leurs familles sont originaires de Sajama, certains retournent dans le petit village pour honorer leurs ancêtres (et boire des litres de boissons alcoolisées comme nous le découvrirons plus tard...).

La route, rectiligne, traverse l’altiplano, vaste étendue semi-désertique. Seuls quelques touffes d’herbe et de rares petits arbustes parviennent à pousser sur le sol rocailleux. Nous croisons de nombreux camions, l’axe routier permet de ravitailler La Paz depuis Arica et, dans l’autre sens, d’exporter du minerai vers le port chilien.

Après une heure de route, nous apercevons une montagne coiffée de neige émerger au-dessus de l’horizon. Il s’agit du volcan Sajama, le plus haut sommet de Bolivie, notre destination finale. Son altitude impressionnante (6542 mètres) et l’absence de relief alentour le rendent visible de loin, il se situe à plusieurs dizaines de kilomètres.

Quelques passagers descendent en chemin, dans un des petits villages qui s'égrènent le long de la route rectiligne.

Le majestueux volcan se rapproche peu à peu. Une chaîne de montagnes se dessine au second plan. Elle marque la frontière avec le Chili. Quelques kilomètres avant de l’atteindre, nous quittons la route asphaltée et bifurquons sur une piste en direction du village de Sajama.

Le conducteur du minibus nous fait alors une proposition étonnante. Emprunter une piste secondaire en échange de quelques bolivianos, ce qui nous permettrait de contourner le bureau des guides du parc et, par conséquent, de ne pas payer le droit d’entrée (100 bolivianos par personne) !

Bien évidemment, nous refusons et pénétrons dans le parc par la piste principale, gratuitement malgré tout. En ce jour férié, les gardes ne travaillent pas…

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Nous découvrons le petit village de Sajama, niché au pied du volcan du même nom. De l’autre côté, en direction du Chili, s’élèvent les deux volcans jumeaux Pomerape et Parinacota. Le cadre est grandiose.

Les ruelles du village sont désertes, tout le monde semble s’être donné rendez-vous au cimetière. La musique locale envahit l’air et les bouteilles d’alcool passent de main en main.

Nous nous dirigeons vers la Posada Panatura de Mario y Ana, du nom des propriétaires. Il s’agit d’un hébergement rudimentaire, disposant du confort minimum (lit, un peu d’eau chaude). Les commentaires, élogieux, d’autres voyageurs, nous ont incité à y loger. Surtout, Mario est un très bon guide haute montagne et les possibilités d’ascension de volcan ne manquent pas dans la région ! Avec sa femme, ils proposent également un service de restauration.

Nous sommes accueillis par une fillette de sept ou huit ans. Les adultes sont absents, ils participent à la fête. Nous prenons une chambre et partons à la recherche d’un endroit où déjeuner. Plusieurs maisons et boutiques présentent des panonceaux indiquant “Restaurante”, mais leurs portes sont closes. Une minuscule épicerie est ouverte, la propriétaire, une mamie, propose de nous cuisiner un plat.

L’après-midi, le temps est maussade. Des grondements de tonnerre se font entendre. Quelques gouttes de pluie humidifient l’atmosphère. La fête se poursuit dans le cimetière, le village est une nouvelle fois désertique.

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Le soir, Mario et Ana sont toujours invisibles. Nous devrons nous débrouiller pour dîner, ce qui n’est pas une mince affaire dans ce village sans vie. Une unique épicerie est ouverte. La commerçante fait chauffer de l’eau, nous avalons des nouilles instantanées.

Le lendemain, nos hôtes fantômes sont encore une fois introuvables et la petite gamine n’a aucune idée de l’endroit où ils sont, ni quand ils reparaîtront. Déçus et en colère, nous décidons de quitter les lieux et trouvons refuge dans l’hôtel Oasis, à l’entrée du village. Au moins ici il y a du monde et du wifi ! Pouvoir accéder à internet fut anecdotique jusqu’à maintenant, mais, confrontés à la situation extrêmement chaotique du pays, nous apprécierons de pouvoir suivre l’actualité au jour le jour.

Pendant les quelques jours passés à Sajama, les violences atteignent la ville de La Paz, où les partisans et opposants d’Evo Morales s’affrontent. Des dizaines de blessés et deux morts sont à déplorer. La contestation s’étend et se radicalise jour après jour. Le président sortant parle de coup d'État, l’opposition réclame un nouveau scrutin. Les appels à une grève illimitée se multiplient, la circulation est coupée sur de nombreux axes routiers, de nouvelles villes font l’objet de blocages...

Nous passerons quatre jours dans le parc de Sajama, à explorer les alentours du village, découvrir les geysers de Juchusuma, courir après les lamas, monter au mirador Monte Cielo, nous baigner dans des sources chaudes et gravir l’Acotango.

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Le parc national de Sajama occupe un vaste plateau sablonneux et couvert de touffes d’ichu, qui s’étend autour du volcan dont il porte le nom. Le principal village est celui de Sajama, 200 habitants. Quelques dizaines de constructions en brique de terre et toit en tôle, un collège accolé à un terrain de football et une église typique présentant des murs enduits d’une chaux qui se délite et un toit de chaume.

D’autres hameaux, occupés par des éleveurs, sont éparpillés dans cette région semi-désertique. Des dizaines de lamas, la principale ressource des habitants, vagabondent dans les environs avec en toile de fond des volcans enneigés. D’un côté, le Sajama, qui s’élève fièrement au-dessus de l’Altiplano. De l’autre une chaîne de montagnes, dont plusieurs dépassent les 6000 mètres d’altitude, qui marque la frontière avec le Chili. Deux sommets se distinguent, les volcans jumeaux Pomerape et Parinacota.

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Au hasard de nos pérégrinations dans le village et de notre recherche, presque désespérée, d’un endroit où nous restaurer, nous avons rencontré une adorable mamita qui est vite devenue notre cuisinière attitrée ! Elle tient un petit commerce “tienda alojamiento Alpaquita” (un condor et un lama sont peints sur la façade) à côté de l’église, prépare des repas à la demande, loue des chambres et s’occupe également d’une boutique de lainages artisanaux.

Nous avons adoré les crêpes préparées pour le petit-déjeuner et les plats à base de pommes de terre, poulet, frites, quinoa ou lama, sans oublier les pâtes sauce bolognaise (la veille de l’ascension de l’Acotango !), qu’elle nous a cuisiné.

Pendant que nous dinions, son mari, un vieux monsieur sourd comme un pot, regardait des clips de musique traditionnelle, l’oreille collée à l’antique poste de télévision pour tenter de percevoir les douces mélodies (question de goût ! ) qui s’en échappaient.

Les geysers de Juchusuma sont situés à huit kilomètres à l’ouest du village de Sajama. Pour s’y rendre, il faut quitter le village en longeant l’église, traverser le pont qui enjambe la rivière et suivre la piste jusqu’à bout. Impossible de se perdre. La progression sur une surface sablonneuse est, par moment, fatiguante. Le chemin longe une petite vallée dans laquelle lamas et, avec de la chance, vigognes viennent s’abreuver et brouter de la mousse et des herbes plus vertes qu’ailleurs. L’itinéraire est assez monotone, même si nous ne quittons pas du regard les majestueux volcans Parinacota et Pomerape, à l’aller, et le volcan Sajama, au retour.

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En arrivant à proximité du site, une odeur de souffre se fait sentir. Une dizaine de “geysers”, marmites de boue et bassins d’eau bouillante sont éparpillés sur le site. De la vapeur s’échappe de certains, d’autres présentent un fantastique dégradé de couleurs.

Il est possible de se baigner dans la petite rivière, alimentée par l’eau chaude des geysers, en contrebas, même si trouver la portion adéquate n’est pas si simple ! En amont, la température de l’eau est trop chaude. En aval, elle se rafraîchit rapidement. Entre les deux il y a des cailloux ! 

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Le mirador Monte Cielo domine le village, en direction du volcan Sajama.

Le chemin, rectiligne, se dirige vers une petite colline à proximité et grimpe droit dans la pente. Il traverse une forêt de quenuas, des arbustes poussant jusqu’à 4600 mètres d’altitude.

Moins d’un kilomètre de marche, mais 300 mètres de dénivelé, pour parvenir au sommet et bénéficier d’une vue à 360 degrés sur l’Altiplano bolivien ! D’un côté, vers l’est, le Sajama émerge entre deux monts. De l’autre, vers l’ouest, la chaîne de montagnes et volcans qui sépare la Bolivie et le Chili s’étend à perte de vue. Pomerape et Parinacota en face, Acotango plus au sud...

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Un des plaisirs du parc de Sajama est de se baigner dans des sources chaudes naturelles. Plusieurs sont dispersées dans les environs.

Les thermes de Colchapata sont les plus connus et les seuls aménagés. Vestiaires pour se changer, prêt de serviette, bassin en ciment. 30 bolivianos l’entrée. Ils sont situés à environ 6 kilomètres de Sajama.

Pour s’y rendre, il faut suivre la piste qui conduit vers Tomarapi et bifurquer sur la gauche (la direction des thermes est indiquée) après 4 kilomètres. Quelques centaines de mètres avant d’arriver aux thermes, un bassin permet de profiter de sources d’eau chaude dans des conditions plus sommaires. Il appartient cependant à la communauté locale, ne soyez pas surpris si on vient vous demander de payer le droit d’entrée !

Nous y sommes arrivés en même temps qu’une troupe de militaires boliviens. Les gradés sont allés se changer dans les vestiaires et se sont empressés d’entrer dans le bassin chaud. Les soldats de base ont eu le droit de se baigner après avoir aidé les membres de la communauté locale en effectuant quelques travaux. Pendant ce temps, le dernier engagé, un jeune à peine sorti de l’adolescence, s’occupait de nettoyer bottes et vêtements de la petite troupe…

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Des sources non aménagées (et difficiles à localiser) sont accessibles en poursuivant la piste vers Tomarapi. Un peu plus de 2 kilomètres après la bifurcation pour les thermes de Colchapata (donc à environ 6 kilomètres de Sajama), plusieurs pistes partent vers la gauche. Elles conduisent toutes à une rivière d’eau chaude et quelques bassins où il est possible de se baigner. Leurs coordonnées sont approximativement : 18°04'54.4"S 68°58'13.2"W

D’autres sources sont également situées à proximité du hameau de Tomarapi.


Informations utiles:

Minibus Oruro - Patacamaya : 15 bol. par personne

Minibus Patacamaya - Sajama : 30 bol. par personne

Posada Panatura de Mario y Ana, chambre double : 70 bol.


Hôtel Oasis, chambre matrimoniale : 100 bol.

Thermes de Colchapata : 30 bol. par personne

Tienda alojamiento Alpaquita : 15 bol. pour petit-déjeuner, déjeuner ou dîner

Episode précédent : 
Sud Lipez. Des lacs colorés. Le salar d’Uyuni.
Episode suivant : 
Ascension de l’Acotango. Notre premier 6000 !
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