La journée débute dans la ville de Carhuaz, après l’habituel tour au marché pour acheter de quoi se sustenter dans la journée. L’objectif du jour est de randonner jusqu’à la sublime laguna 513, à 4500 mètres d’altitude.
Jusqu’à présent nous avons toujours facilement trouvé un moyen de transport pour nous rendre au départ des randonnées. Aujourd’hui cela s’annonce plus compliqué. Les seuls transports collectifs qui vont dans la direction de la laguna 513 s’arrêtent au petit village de Hualcan. De là, il faut compter une heure et demie à deux heures de marche pour se rendre au point de départ de la randonnée. Randonnée qui dure 4 ou 5 heures. Puis à nouveau une heure et demie de marche pour retourner à Hualcan. Autant dire que cela est impossible pour nous. Nous ne sommes pas encore parfaitement acclimatés et n’avons pas la capacité de marcher 7 ou 8 heures à cette altitude.
Nous cherchons un transport privatif, qui nous épargnera quelques kilomètres à pied. Nous demandons à plusieurs taxis qui circulent autour de la place principale. La plupart ne sont vraiment pas motivés pour nous emmener et proposent des tarifs exorbitants. Nous comprendrons pourquoi par la suite.
Un d’entre eux est plus raisonnable sur le tarif et nous parvenons à nous entendre ! Jusqu’à Hualcan, pas de problème la piste n’est pas pire que de nombreuses autres dans la région. Dès que nous dépassons le village elle se dégrade fortement. Il n’y a que quelques kilomètres jusqu’à Shonquilpampa, point de départ de la randonnée, mais nous mettons un temps fou. La piste monte fortement. En cas de pluie la terre détrempée rendrait cet accès impossible à notre voiture. D’énormes trous se trouvent au milieu de la chaussée, alternant avec de grosses pierres qui en émergent. Un véhicule 4*4 serait plus approprié. Les chauffeurs qui ont refusé de nous emmener ne voulaient pas prendre le risque d’abimer leur voiture sur cette piste…
Le paysage est en revanche de toute beauté. Nous roulons, bringuebalés, au milieu des eucalyptus. Avant de découvrir, au-delà des champs, une face du Huascaran que nous ne connaissons pas.

En approchant du bout de la piste le Hualcan (6100 mètres d’altitude), vers lequel nous marcherons, apparait. Lorsque nous lui demandons s’il est d’accord pour revenir nous chercher en fin de journée le conducteur refuse. Il nous faudra donc redescendre à pied au village de Hualcan (du nom du sommet qui le domine) dans l’après-midi. Nous savons maintenant que nous n’aurons pas le temps d’aller jusqu’au lac 513. Tant pis. Cette randonnée s’annonce malgré tout intéressante et elle nous permettra de parfaire notre acclimatation.
La première partie de la marche se déroule sur un vaste plateau, marécageux par endroits. En restant du côté gauche, pas de problème le terrain est sec.


Des vaches et taureaux paissent paisiblement, nous les contournerons tout de même à bonne distance ! Quelques ânes, peu farouches, viendront nous renifler. En face de nous, et à contrejour, le Hualcan, au pied duquel se cache la laguna 513.


En bordure du plateau, des pins s’élèvent, probablement plantés afin d’en exploiter le bois. Des plants de lupins fleuris apportent une touche mauve à ce décor.

Lorsque nous atteignons le bout du plateau, le sentier se met à grimper en longeant un ruisseau. Nous traversons des bosquets de quenuales, qui apportent une ombre bienvenue sous ce Soleil de plomb. Après quelques dizaines de minutes de marche, demi-tour. Il est maintenant temps de redescendre.


Revenus à notre point de départ nous effectuons la pause pique-nique. Avant de poursuivre la descente vers le village de Hualcan.

Nous alternons de la marche sur la piste que nous avons prise en voiture pour venir et sur des sentiers qui traversent les champs environnants. Nous sommes plongés au cœur d’un Pérou rural dans lequel le mode de vie n’a pas beaucoup évolué. Les eucalyptus, bordant la piste, embaument l’air de leur parfum. Des bergères (nous n’avons vu que des femmes) gardent quelques moutons et brebis au milieu des champs. Elles essayent tant bien que mal d’éviter que leurs animaux n’aillent brouter les jeunes pousses (de pommes de terre) qui émergent à peine du sol.
Soudain un chien court vers nous, aboyant et grognant. Nous ramassons quelques pierres, prêts à nous défendre. En voyant que nous n’hésiterons pas à lui jeter dessus il hésite et s’arrête. Encore quelques grognements et aboiements et il fait demi-tour. Il s’agit de la première fois que nous sommes confrontés à ce type « d’attaque ». Nous ne faisons pas les fiers. Par la suite, à chaque fois que nous ramasserons des pierres, les chiens resteront à distance. La technique semble efficace !


Nous continuons notre marche et arrivons en vue du village de Hualcan.


La localité semble bien plus animée que le matin, lors de notre rapide passage en voiture. Nous débouchons sur un attroupement d’hommes, de femmes et d’enfants. Tout le monde semble se retrouver au même endroit. Une odeur, que nous ne parvenons pas à identifier, flotte dans l’air.
Les femmes sont en train d’éplucher des pommes de terre par centaines. Les hommes sont réunis à côté de grosses cuves posées sur le feu. Nous échangeons avec eux. Une fête a lieu ce soir dans le village et ils sont en train de préparer la nourriture qui sera consommée.
L’un des habitants, qui a commencé à boire bien plus tôt dans la journée vu son état, nous propose de goûter de l’alcool artisanal de maïs. Craignant pour nos intestins nous refusons poliment. Devant sa gentille insistance (nous ne sommes pas difficiles à convaincre !) nous finissons par accepter. Et la boisson est vraiment bonne. Tout le monde est, bien évidemment, mort de rire ; l’atmosphère est bon enfant.


Nous quittons, à regret, ce moment hors du temps et nous dirigeons vers la sortie du village. L’après-midi est bien avancé il est temps de trouver un véhicule qui nous conduira à Carhuaz. Des scènes de la vie quotidienne se déroulent sous nos yeux. Des enfants s’amusent en courant autour des maisons. Quelques poules picorent au milieu de la piste. Deux femmes reviennent d’un point d’eau, portant des bassines remplies de vêtements.
Nous n’attendrons pas longtemps, un minibus effectue le trajet vers la grande ville, à quelques kilomètres de là. Ce soir nous dormirons une nouvelle fois à l’hôtel Karhuash.
Informations utiles !
Taxi Carhuaz – départ de la randonnée (Shonquilpampa) : 1 heure de trajet. 60 soles pour 2 personnes (aller simple)
Minibus Hualcan – Carhuaz : 3 soles
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