Nous restons bouche bée devant le paysage qui se dévoile depuis le sommet du Gornergrat.
Une vingtaine de sommets nous entourent, tandis qu’un gigantesque glacier s’étend à nos pieds. Mont Rose, le deuxième sommet le plus haut des Alpes, Liskamm, "les monts jumeaux" Castor et Pollux, Breithorn… jusqu’au Cervin qui se détache sur la droite. Tous culminent à plus de 4000 mètres d’altitude. Derrière ces masses constituées de roche, neige et glace, c’est l’Italie !
Sur les flancs des montagnes s’écoule le glacier du Gorner. Un kilomètre de large, quatorze kilomètres de long. Impressionnante accumulation de glace d’une blancheur étincelante. De jolis méandres, creusés par l’eau de fonte, gravent sa surface. Un refuge, minuscule point scintillant situé sur les pentes du Mont Rose, nous donne une idée de l’échelle.
Puisqu’un café/restaurant est ouvert à côté, autant en profiter ! Nous dégustons une part de gâteau en terrasse. Tarif suisse. Mais vue extraordinaire garantie.
Pendant ce temps, l’après-midi avance, les visiteurs quittent petit à petit les lieux. La lumière crue de la journée laisse la place à des teintes plus douces. Il est temps de partir à la recherche d’un lieu où bivouaquer. Nous avons fait le plein d’eau, il n’est pas nécessaire de camper à proximité d’un lac ou d’un ruisseau, rares dans les environs.
Nous redescendons, en longeant la crête du Gornergrat et trouvons un emplacement parfait, en face du Breithorn. Surface plane et herbeuse, un gros rocher pour nous couper du vent et une vue imprenable sur le glacier et les sommets alentour !
Le Soleil descend vers l’horizon, avant de disparaître derrière les Alpes. La cime des montagnes se pare, brièvement, d’une couleur rose. Puis, la luminosité décline, nous entrons dans l’heure bleue. Nous savourons ces instants loin de tout, où le temps semble s’arrêter. Les seuls bruits que nous percevons sont ceux de la glace qui craque, fond, se meut, imperceptiblement, mais inexorablement. Il n’y a personne dans les environs.
Il fait maintenant sombre. Un dernier regard dehors et nous nous couchons en toute quiétude.
Réveil aux aurores. Le ciel dégagé présage un beau lever de Soleil.
Il fait froid. Nous sommes à 2900 mètres d’altitude, la température a bien baissé pendant la nuit. Une tasse de café nous réchauffe agréablement.
Quelques instants plus tard, les rayons de Soleil illuminent les plus hauts sommets, tandis que le glacier est encore plongé dans l’ombre. Face à nous, le Breithorn prend une teinte orangée. Puis, sur notre droite, le Cervin est à son tour éclairé.
Nous rangeons nos affaires et partons pour quelques heures de randonnée. A cette heure matinale, remontées mécaniques et train à crémaillère nous fonctionnent pas encore. Nous sommes seuls.
Un chemin, situé à proximité de notre campement, mène au glacier du Gorner. Il traverse les pentes du Gornergrat, en descendant vers la base du glacier. Trois kilomètres de marche en surplomb de ce dernier.
De l’autre côté du glacier, la fonte de la neige et des glaces du Breithorn forme de bruyantes cascades. Nous nous dirigeons vers le Mont Rose, le Cervin dans notre dos. Au-dessus de nous, un bouquetin grimpe sur des pentes abruptes. Une multitude de plantes parviennent à pousser et à fleurir dans cet environnement austère.
Nous arrivons à la jonction entre les glaciers du Gorner et de Grenz. Impossible d’aller plus loin sans matériel adapté. Le sentier conduit, en traversant la glace, à la Monte Rosa Hutte, refuge de montagne couvert de plaques d’aluminium, que nous voyions scintiller la veille.
Nous restons longtemps à admirer le paysage. Avant de rebrousser chemin, revenant sur nos pas. Le Cervin se dresse maintenant face à nous, partiellement masqué par le Riffelhorn. Dans ce sens, le dénivelé est positif, le poids de nos sacs se fait sentir !
Les premiers randonneurs commencent à arriver.
Nous continuons, en direction du Riffelsee. Il y a foule, le lieu est magique. Le mont Cervin, qui paraît tout proche, se reflète dans les eaux du lac.
Plusieurs gares sont éparpillées dans la montagne, le long du chemin de fer reliant Zermatt au Gornergrat. Nous poursuivons jusqu’à celle de Riffelberg où nous achetons un billet et embarquons dans le train orangé. La suite de la descente jusqu’à la petite ville s’effectue sans effort, en admirant une dernière fois les paysages.
Quelle belle randonnée nous venons de vivre !
Un second train nous ramène à Tasch. Nous reprenons la voiture et quittons la vallée de Zermatt. Direction Brig, où nous passerons la nuit.
Informations utiles :
Café-restaurant du Gornergrat : part de tarte et boisson 9 CHF
Train Riffelberg - Zermatt : 35 CHF (par personne. Réduction de 50 % si carte Swiss Half Fare Card)
Parking Tasch : 43 CHF pour 3 jours
Camping Geschina (Brig) : 25 CHF
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